Accroître de manière ciblée les compétences en construction grâce à de vastes possibilités de formation continue

Près de 30% du personnel de chantier actuel vient du Portugal et 4% d’Espagne. Les cours existent depuis une trentaine d’années. Autrefois, les participants passaient souvent l’hiver dans leur pays d’origine. Les entreprises de construction suisses ont voulu saisir l’occasion pour familiariser leurs employés espagnols et portugais avec les méthodes et matériaux de construction suisses. Les personnes qui terminent le cours avec succès ont le droit et l’obligation de travailler en Suisse. Les personnes concernées sont affectées à la classe de salaire A.

Ces dix dernières années, le nombre de Portugais dans la classe A a augmenté de 2400. Environ 20% d’entre eux ont suivi un cours au Portugal. C’est aussi grâce aux cours à l’étranger que certains Portugais ont pu faire carrière. Il y a 10 ans, 28% des Portugais faisaient partie de la classe A, contre 37% aujourd’hui.

Les conditions-cadres démographiques et conjoncturelles ont évolué au cours des dernières décennies. La demande de cours a diminué et il n’y aura plus de cours en Espagne en 2022. La question se pose donc de savoir si les cours répondent encore aux besoins actuels des travailleurs et des entreprises de construction. Un remaniement de l’offre est donc prévu.

La plupart des travaux sur le chantier sont effectués avec des outils et des machines. Les tâches sont nombreuses et les machines de chantier disponibles sont d’autant plus diversifiées. Une formation continue correspondante est donc indispensable. Près de 2000 employés par an décident de suivre l’une des sept formations continues pour différentes machines de chantier. Alors qu’en 2020, environ 1900 personnes ont reçu avec plaisir leur diplôme, ils étaient 2300 en 2021, soit une hausse de 20%.

Les machines de chantier d’un poids à vide compris entre 2 et 5 tonnes représentent la part la plus importante. Au Tessin et en Suisse alémanique, la moitié des diplômés obtiennent un diplôme M1, et même 80% en Suisse romande. Le permis M2 est le deuxième permis le plus populaire. Il permet de conduire des pelles hydrauliques sur pneus et chenilles de 5 tonnes et plus.

En Suisse, plusieurs centres de formation proposent des cours et des examens de grutier. Une distinction est faite entre le permis de grutier A et le permis B: le permis A est valable pour les grues automobiles, par exemple les camions-grues, les grues sur chenilles et les grues sur remorque, les grues sur rails équipées d’un treuil et les chariots élévateurs télescopiques.

Le permis B concerne quant à lui les grues à tour pivotante, telles que les grues à partie tournante supérieure ou inférieure et à portée variable. Les exigences posées aux deux types de grues sont donc différentes.

En 2020, le nombre de diplômés a apparemment reculé avant de se redresser en 2021. La faute au coronavirus : certains examens ont dû être reportés en raison de la pandémie. La formation de grutier est toujours appréciée et stable. À eux seuls, les centres de formation accrédités par K-BMF forment chaque année plus de 1750 grutiers.

La main-d’œuvre qualifiée a une solide tradition dans la construction, et la formation ainsi que la formation continue en ont toujours valu la peine. Le graphique montre le pourcentage de salaire supérieur perçu en moyenne par un maçon qualifié par rapport à un ouvrier non qualifié, et ce depuis 1900. Le terme de maçon qualifié désigne un maçon titulaire d’un CFC (classe de salaire Q), alors que celui d’auxiliaire désigne un ouvrier de la construction sans qualifications professionnelles (classe de salaire C), anciennement appelé manœuvre. En moyenne sur un siècle, un maçon gagne 25% de plus qu’un ouvrier non qualifié. Ce supplément de salaire de 25% est un fait établi, qui existe depuis plus de 100 ans déjà. Certaines années, la majoration a été un peu plus élevée, d’autres années, légèrement plus faible. Actuellement, la majoration est très proche de la moyenne historique. Il vaut donc la peine de suivre l’apprentissage de maçon CFC de trois ans. De plus, d’autres perspectives et carrières s’offrent aux maçons qualifiés, par exemple pour devenir chef d’équipe, contremaître, conducteur de travaux et entrepreneur.

Les contremaîtres sont la main-d’œuvre la plus recherchée dans le secteur principal de la construction. Le taux de chômage correspondant se situe à un niveau très bas de 1 à 2%. Un contremaître de 30 ans gagne déjà plus de 100 000 francs par an. En Suisse alémanique, environ 150 candidats réussissent chaque année l’examen professionnel fédéral de contremaître (bâtiment/génie civil). En Suisse romande et au Tessin, ils sont respectivement 25 et 11 contremaîtres par an. Compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, il est très réjouissant que le nombre de diplômés ait augmenté depuis 2017 (à l’époque, 160 nouveaux contremaîtres). En 2022, 180 personnes ont réussi l’examen fédéral de contremaître. À moyen terme, il faudra probablement encore plus de contremaîtres, car plus d’un tiers des contremaîtres partiront à la retraite dans les 10 prochaines années. Il est donc toujours essentiel d’inciter les employés de toutes les classes de salaire à suivre des formations continues.