La flexibilité est un atout

Environ 80% des contremaîtres maçons souhaitent une plus grande flexibilité dans leur temps de travail afin de pouvoir organiser eux-mêmes leur travail. Mais 80% des contremaîtres déclarent aussi que cela n’est pas possible dans leur entreprise. Cette différence est frappante. Si une entreprise parvient à donner à ses contremaîtres une plus grande liberté horaire, elle deviendra pour eux un employeur nettement plus attractif.

Le désir de travailler davantage à temps partiel se fait de plus en plus sentir dans tous les secteurs, et le secteur principal de la construction doit lui aussi s’y adapter. Ce désir est devenu plus perceptible dans toutes les tranches d’âge: les jeunes veulent plus de temps libre, les personnes d'âge moyen veulent plus de temps pour la famille et les travailleurs plus âgés veulent préserver leur santé. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement? Quelle est la proportion de personnes qui souhaitent travailler à temps partiel et à quel taux d'occupation? Les trois quarts des employés souhaitent continuer à travailler à temps plein, c’est-à-dire à 90% ou 100%. Un quart souhaite un taux d'occupation de 80%. Seule une poignée d’employés souhaitent un taux encore plus faible. Une planification et une coordination adéquates devraient permettre de satisfaire ces souhaits. Les employeurs pourront ainsi garder des cadres importants.

Les contraintes de temps sur le chantier sont importantes, entraînant des conflits entre le travail et la vie familiale. Le conflit entre le travail et la famille est source de distraction et de démotivation au travail. La réussite des projets de construction en pâtit directement : la qualité et la satisfaction des clients diminuent, les délais ne sont pas respectés, les coûts augmentent. Le stress ressenti en raison du conflit travail-famille se répercute presque à l'identique sur le burnout ressenti au travail. Par burnout, on entend l’épuisement physique et émotionnel. Cet effet indirect du conflit travail-famille pèse sur la réussite du projet dans une proportion similaire à l’effet direct. Les employeurs peuvent soutenir leurs employés par des mesures organisationnelles. En permettant par exemple aux collaborateurs d’organiser eux-mêmes leur journée de travail de manière flexible, ceux-ci peuvent mieux coordonner leurs obligations professionnelles et familiales. Le conflit travail-famille s'atténue, le risque de burnout diminue et ces deux éléments augmentent la réussite du projet.

Les travailleurs âgés souhaitent davantage travailler à temps partiel, par exemple pour préserver leur santé. Un travail de bachelor réalisé à la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse propose une évaluation de modèles de travail flexibles, particulièrement intéressants pour les cadres et les travailleurs âgés du secteur principal de la construction. Les missions de renfort et la constitution d’un pool d’anciens travailleurs âgés présentent des avantages considérables pour les deux parties, par exemple pour faire face à des pointes de travail ou à des tâches spéciales avec un certain savoir-faire. Le mentorat, dans lequel un travailleur expérimenté conseille un jeune collaborateur avec ses connaissances spécialisées, est également apprécié. Le mentorat offre au travailleur âgé une nouvelle perspective de développement avec beaucoup d’autonomie, l’entreprise assurant le transfert de connaissances au sein de l’entreprise. Dans le cas d’une carrière en arc, un cadre abandonne ses responsabilités quelques années avant de prendre sa retraite. La perte de salaire peut éventuellement avoir un effet dissuasif. Aussi séduisant que paraisse le temps de travail sur l'ensemble de la vie active, il entraîne dans la pratique une lourde charge administrative et des questions juridiques.