«Le domaine du logement reste l’enfant terrible»

Le défi de la Suisse à 10 millions ne pourra pas être relevé sans l’aval de la population. C’est avec cette affirmation que Gian-Luca Lardi, président central de la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE), a introduit la thématique de cette édition de la Journée de la construction. Les prévisions économiques de la SSE indiquent que le domaine du logement reste en Suisse l’enfant terrible et que l’activité de construction dans le bâtiment ne se rétablira pas avant 2025, voire 2026. On estime que 10 000 logements supplémentaires devraient être construits chaque année. La SSE a pris part aux discussions et proposé des solutions, comme lors de la table ronde organisée par le Conseil fédéral. Gian-Luca Lardi a évoqué quatre revendications, à savoir la densification, la transformation de surfaces commerciales en logements, les mesures d’incitation fiscale pour que les personnes qui ont de grandes surfaces de logement à disposition, comme c’est par exemple le cas après le départ des enfants du domicile familial, cherchent de plus petits appartements, ainsi que l’accélération des procédures. Il a en outre souligné l’importance des infrastructures pour notre pays et en a profité pour plaider en faveur du «oui» au Programme de développement stratégique (PRODES) des routes nationales, soumis au vote le 24 novembre prochain.

La pénurie de logements était également au menu de l’intervention de Martin Neukom, directeur des travaux publics du canton de Zurich. D’ici à 2050, la population de ce canton devrait croître de quelque 450 000 personnes, soit 28 %. Il faut donc œuvrer à faire accepter la densification. Ce qu’il attend des entrepreneurs: «Ayez l’esprit novateur. Nous, les maîtres d’ouvrage, nous empresserons d’acheter vos produits.»

Pionnier et modèle

Un des moments forts de la journée, l’intervention de Bertrand Piccard, pionnier en matière d’environnement, a été l’occasion de rappeler que des projets tels que Solar Impulse peuvent être couronnés de succès, même si personne n’y croit au début. Bertrand Piccard a souligné que grâce aux technologies de pointe, l’écologie ne devait pas forcément être synonyme de sacrifices ni de coûts élevés. Au contraire, l’écologie doit d’après lui être économiquement viable, mais il est nécessaire de jeter les vieilles habitudes par-dessus bord et de penser autrement. Il a signalé que les impulsions novatrices venaient souvent de l’extérieur du système.

La journée était également marquée par l’anniversaire de HGC. L’événement s’est ensuite clos en beauté par un apéro de réseautage, un dîner et la désormais légendaire Fête de la construction.