Le lobbying de la SSE

La manière dont la SSE communique avec les décideurs politiques détermine le succès avec lequel ses demandes sont prises en compte.

La manière dont la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE) communique avec les décideurs politiques détermine le succès avec lequel ses demandes sont prises en compte.

Plus on approche de la date du 22 octobre, jour des élections fédérales pour la prochaine législature, plus le lobbying est scruté par l’opinion publique. Le lobbying consiste en la défense des intérêts d’un groupe spécifique dans le cadre de prises de décisions de la part des autorités. Il doit être mené de manière transparente, éthique et en conformité avec les lois en vigueur à l’égard des personnes concernées. Il répond en outre au principe selon lequel de meilleures solutions ne peuvent être trouvées que si les opinions divergentes sont exprimées ouvertement.

En Suisse, il n’y a pas de centre absolu du pouvoir; celui-ci est réparti entre différentes institutions. Le pluralisme y est une valeur forte, qui permet de refléter la diversité des courants de société se faisant concurrence. Les minorités y jouissent d’une protection particulière et les opinions divergentes peuvent être exprimées avec légitimité.

Influence active

Les objectifs stratégiques de la SSE consistent notamment à ce que ses «membres, clients et partenaires jouissent d’excellentes conditions-cadres politiques et économiques à tous les échelons fédéraux». Par conséquent, la SSE et ses sections s’impliquent en premier lieu auprès du Parlement, du gouvernement et de l’administration afin que leurs doléances et points de vue soient pris en compte dans le processus de prise de décision politique.

Réseau et ténacité sont les fondements d’un lobbying performant.

Marcel Sennhauser
Chef Politique et communication de la SSE

Les associations ont depuis toujours une position forte en Suisse, qui comprend un droit constitutionnel de participation à la formation de l’opinion des autorités. La SSE participe à ce titre aux procédures de consultation, c’est-à-dire aux procédures d’élaboration des lois, qui servent à déterminer si un projet de la Confédération est matériellement correct, exécutable et susceptible d’être bien accepté.

Aux niveaux national et cantonal

Les représentants d’intérêts les plus influents sont les parlementaires eux-mêmes. C’est pourquoi la SSE exerce son lobbying auprès des élus du peuple, ainsi que de membres de secrétariats ou d’administration de partis, à l’occasion de réunions personnelles et annoncées. On y parle de valeurs, d’idées, d’opinions, y échange des informations et des arguments et anticipe sur les prochaines mesures politiques à prendre. Enfin, défendre ses intérêts avec succès, c’est aussi gagner à sa cause une majorité dépassant les frontières partisanes et régionales.

Un lobbyiste doit donc être en mesure d’obtenir des informations auprès de plusieurs sources par le biais de ses relations, de dresser un tableau d’ensemble de la situation politique, sociale et publique, ainsi que de procéder à une évaluation des opportunités politiques y relatives. Par conséquent, un bon représentant d’intérêts devrait être affranchi de toute ornière idéologique et disposer d’un réseau loin à la ronde et à travers les partis. Last but not least, il doit maîtriser tous les rouages des processus politiques, le lobbying cantonal pouvant, pour de nombreuses thématiques, être tout aussi important que le lobbying fédéral.

Succès récents

La SSE peut se targuer d’un succès récent sous la forme de l’obtention d’une adaptation au 1er janvier 2023 de la notion de responsabilité solidaire dans la loi sur les travailleurs détachés par la voie d’une révision rapide de l’ordonnance plutôt que d’un long processus législatif. Il suffira dorénavant à une entreprise de pouvoir prouver qu’elle s’est acquittée de son devoir de diligence vis-à-vis de ses sous-traitants pour être mise hors de cause. Autre exemple de lobbying réussi, la prise en compte d’une seule motion parlementaire lors des discussions autour de la réforme de l’AVS pour exonérer les retraites anticipées dans la construction telles que traitées par la Fondation FAR de la soumission à la loi de libre passage. Un accomplissement qui aurait pu s’avérer beaucoup plus exigeant en termes administratifs et financiers.

A propos de l'auteur

pic

Marcel Sennhauser

Chef du département Politique & Communication

[email protected]

Partager l'article