Le secteur de la construction, un solide pilier des cantons

Le produit intérieur brut ou la performance économique de la Suisse s’élève à environ 730 milliards de francs en 2021. Les dépenses de construction ont stagné en 2021 au niveau de l’année précédente, soit un peu plus de 67 milliards de francs. Les dépenses de construction concernent l’ensemble du secteur de la construction (secteur principal de la construction, second-œuvre et branches en amont et en aval) et représentent 9,1 % du PIB en 2021, soit une baisse de 0,5 point de pourcentage par rapport à 2020.

Les dernières données cantonales disponibles datent de 2020. En 2020 comme en 2019, la contribution du secteur de la construction au PIB est supérieure à la moyenne nationale dans 18 des 26 cantons. Le secteur de la construction revêt la plus grande importance en Uri avec 25,3 %, tandis que les dépenses de construction en Valais, Appenzell Rhodes-Intérieures, Obwald, Nidwald et dans les Grisons représentent plus de 15 % du PIB cantonal respectif.

C’est dans les cantons de Neuchâtel, Zoug, Bâle-Ville et Schaffhouse que l’activité de construction soutient le moins le PIB avec 5 % à 6 %.

Tant à Zurich (7,8 %) qu’à Genève (10,1 %), les parts ont augmenté en 2020 par rapport à l’année précédente. L’une des principales raisons en est que l’épidémie de coronavirus a limité la mise en œuvre de nombreuses activités économiques en 2020, certains secteurs ayant dû faire une pause pendant des semaines ou des mois. En revanche, les chantiers sont restés largement ouverts et le secteur de la construction a moins souffert dans son développement économique.

Dans 8 cantons, plus de 10 % des salariés travaillent dans le secteur de la construction, et dans 5 cantons, même plus de 12 %. Obwald arrive en tête avec 13,5 %. À l’autre extrémité de l’échelle se trouve Bâle-Ville avec seulement 4,8 %. Zurich occupe l’avant-dernière place avec 6,1 %, suivi de Neuchâtel avec 6,2 %. Sans surprise, les valeurs évoluent différemment dans les grandes villes et sont inférieures à celles des cantons de montagne, soutenant ainsi durablement le marché du travail.

La Suisse distingue 19 secteurs économiques, les secteurs d’emploi les plus importants étant, en plus du secteur de la construction, dans presque tous les cantons l’industrie manufacturière, le commerce, la santé et les services sociaux.

En Suisse centrale et romande, le secteur de la construction est l’un des plus gros employeurs, dans les cantons d’Appenzell Rhodes-Intérieures, des Grisons, d’Obwald et d’Uri, le secteur de la construction est le deuxième employeur parmi tous les secteurs, tandis qu’il occupe la troisième place à Glaris et Schwyz.

Dans la majorité des cantons, le secteur de la construction figure parmi les 4 premiers employeurs et parmi les 5 premiers dans 21 des 26 cantons.

Une part élevée du PIB est fortement corrélée à la part de l’emploi. Cela n’a rien d’étonnant, car là où beaucoup d’argent est investi et dépensé, de nombreuses personnes trouvent un emploi, même s’il existe de grandes différences entre les cantons.

En moyenne nationale, en 2020, un employé du secteur de la construction a réalisé un chiffre d’affaires de 200 000 francs. Dans le secteur principal de la construction, cette valeur s’élevait à 250 000 francs, ce qui s’explique en partie par les coûts plus élevés du personnel et des machines.

Les dépenses de construction par salarié varient considérablement d’un canton à l’autre. Le seuil minimal semble se situer à 150 000 francs, aucun canton ne se situe en dessous. En revanche, à Bâle-Ville et en Uri, les dépenses de construction par salarié avoisinent les 300 000 francs.

Bien que le génie civil génère généralement un chiffre d’affaires par salarié supérieur à celui du bâtiment, la corrélation entre le génie civil/dépenses de construction d’une part et les dépenses de construction/salariés de construction d’autre part est très faible (14 %). La part du génie civil dans les dépenses de construction ne peut donc expliquer les différences entre les cantons.

L’une des causes de la forte variation entre les cantons réside probablement dans la collecte des données : les dépenses de construction sont imputées au canton où la prestation est fournie. Les salariés sont enregistrés selon le siège social de l’employeur. Il est donc possible que les cantons d’Uri et de Bâle-Ville réalisent des projets de construction à fort chiffre d’affaires, mais que la prestation soit assurée par une bonne partie des salariés dont l’employeur a son siège dans un canton voisin.

Si l’on considère les dix dernières années, la part du secteur de la construction dans l’emploi a évolué de manière très différente selon les régions : alors que certains cantons connaissent une hausse ou une baisse brutale, d’autres ne présentent que des changements progressifs.

Alors qu’à Zurich, l’emploi a reculé de 6,6 % en 2011 à 6,1 % en 2020, Genève présente la tendance inverse et l’emploi y est passé de 6,0 % à 6,6 % sur la même période. Ce sont des évolutions opposées dans deux des plus grands centres économiques de Suisse.

Des variations plus importantes, supérieures à un point de pourcentage, sont observées à Nidwald, où l’emploi n’a cessé de diminuer, passant de 10,6 % en 2011 à 9,1 % en 2020. Une nouvelle baisse a été enregistrée au Tessin, de 11 % à 9,8 %. Même en Uri, malgré sa position de tête en Suisse, l’emploi a reculé de 13,6 % à 12,1 %.

La part du secteur de la construction dans l’emploi total en Suisse est très stable : elle s’élevait à 8,2 % en 2011 et se situait encore à 8,1 % une décennie plus tard.

Lorsque les médias parlent des salaires, ils se réfèrent souvent aux données salariales de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Dans sa définition du salaire, l’OFS inclut les suppléments de salaire, les prestations sociales des salariés ainsi que la part du 13e salaire. La Société Suisse des Entrepreneurs collecte chaque année les données salariales du secteur principal de la construction. Si la SSE aligne sa définition sur celle de l’OFS, le tableau suivant apparaît.

En 2020, comme l’année précédente, les salaires du secteur principal de la construction restent élevés par rapport aux autres secteurs, ce qui permet au secteur de la construction de conserver ses salariés malgré la pandémie de coronavirus. Dans toutes les régions, le salaire médian du secteur principal de la construction est supérieur d’au moins 10 % au salaire médian de toutes les branches.

Les écarts les plus importants sont observés au Tessin avec 29 %, en Suisse orientale avec 20 % et en Suisse centrale et en Suisse du Nord-Ouest avec respectivement 17 % et 16 %.