Les communes les plus favorables à la construction de Suisse

Quelle commune en Suisse est la plus « favorable à la construction » ? Le classement de la SSE examine 2118 communes à cet effet. Ce classement repose sur quatre critères : plus les dépenses de construction et les investissements dans les infrastructures, le nombre de nouveaux logements ou la superficie urbanisée sont élevés, meilleur est le classement d’une commune pour chaque critère.

Il est évident que les grandes villes peuvent se permettre des dépenses plus élevées en termes absolus que les petits villages. C’est pourquoi, en plus d’un classement absolu, un classement relatif est également présenté, où les critères sont comparés à une autre taille (par exemple, le nombre d’habitants).

Les villes de Zurich et Winterthur se partagent la première place dans le classement absolu. La ville de Zurich occupe la première place dans trois des quatre critères. Elle a consacré 96 milliards de francs aux dépenses de construction au cours des 30 dernières années, tandis que Bâle et Genève suivent loin derrière avec respectivement 38 et 32 milliards de francs, occupant les deuxième et troisième places. Winterthour atteint la 6e place avec 17 milliards de francs.

Zurich a investi 10 milliards de francs dans l’infrastructure de transport. La ville voisine de Kloten, avec son aéroport, arrive en deuxième position avec 6 milliards de francs. Winterthour, avec 1 milliard de francs, atteint la 9e place dans ce critère.

Dans le domaine de la construction de logements, Zurich se classe également première avec environ 25 000 nouveaux logements, suivie par Winterthour avec environ 6 500 nouveaux logements, ce qui est probablement dû à la proximité de Zurich, centre économique.

Cependant, pour le dernier critère, le changement de la superficie urbanisée, la ville de Zurich n’occupe que la 15e place avec 124 hectares supplémentaires. La ville de Winterthour est en tête au niveau national, ayant ajouté 238 hectares de superficie urbanisée, principalement en raison du reclassement de zones anciennement industrielles.

Dans le classement relatif, les dépenses de construction et les investissements dans l’infrastructure de transport sont calculés en francs par habitant. De plus, au lieu du nombre absolu de nouveaux logements, on considère le changement relatif en pourcentage, soit le nombre de logements disponibles en 2022 par rapport à 2013. Enfin, le changement de la superficie urbanisée est pris en compte en pourcentage de 2018 par rapport à 1997.

Dans cette analyse, ce ne sont plus les grandes villes suisses qui dominent, mais des communes de quelques centaines d’habitants. Gollion (VD), Gilly (VD) et Ecublens (FR) occupent les trois premières places. Il s’agit de communes tranquilles avec beaucoup d’espaces verts, situées dans la périphérie de Lausanne. Il est également notable que huit des dix communes les plus favorables à la construction se trouvent en Romandie, dans les cantons de Vaud et de Fribourg. Les deux exceptions suisses alémaniques sont Niederönz (BE), en sixième place, et Fläsch (GR), en neuvième place. Kloten, déjà mentionnée, est la première grande ville (plus de 10 000 habitants) et se classe onzième. Zurich n’atteint que la 966e place dans le classement relatif, tandis que Winterthour est 672e.

Les deux classements montrent que les villes économiquement prospères peuvent figurer parmi les communes les plus favorables à la construction, car leur puissance financière constitue la base de nombreuses activités de construction. Mais ces villes font également face à des contraintes. Par exemple, la croissance de la population est un facteur clé de l’activité de construction. Cependant, en raison de l’espace limité, cette croissance peut être restreinte, expliquant pourquoi Genève, bien que la deuxième plus grande ville de Suisse, n’occupe que la 18e place dans le classement absolu. D’autres facteurs, tels que les objections aux demandes de construction et les défis liés à la construction dans des zones densément peuplées, ralentissent également les projets, mais ne sont pas pris en compte dans le classement en raison du manque de données.

Les plus petites communes dans la périphérie des centres économiques sont, quant à elles, moins soumises à de telles restrictions et disposent de suffisamment d’espace de développement. Les projets de construction dans ces communes sont généralement d’une envergure telle que les petites et moyennes entreprises peuvent les réaliser, ce qui rend les communes d’autant plus favorables à la construction.

La SSE a recherché des données disponibles au niveau communal pour capturer les activités de construction des dernières décennies. Les quatre critères suivants ont été utilisés pour établir le classement :

• Dépenses de construction en millions de francs de 1994 à 2022 (classement relatif : divisé par le nombre d’habitants en 1994)
• Investissements dans l’infrastructure de transport en millions de francs de 1994 à 2022 (classement relatif : divisé par le nombre d’habitants en 1994)
• Nombre de nouveaux logements de 2013 à 2022 (classement relatif : changement en pourcentage)
• Changement de la superficie urbanisée en hectares en 2018 par rapport à 1997 (classement relatif : changement en pourcentage)

Chaque commune a reçu un rang pour chaque critère. La note globale est obtenue en faisant la moyenne des rangs de chaque critère.