Nouveau stade, ville nouvelle, nouvelle vie

À Lugano s’ouvre le grand chantier du Polo sportivo e degli eventi. Le projet repense tout un quartier en plus de doter le FC Lugano d’une nouvelle enceinte. Un directeur des travaux et un contremaître nous parlent de leurs défis, de la durabilité et de la joie de bâtir pour l’avenir.

Le FC Lugano figure de nouveau régulièrement parmi les cinq premiers du championnat suisse. Mais la ville a aussi des ambitions en dehors du terrain. Son projet de pôle sportif et événementiel vise à construire un ensemble multifonctionnel qui permettra notamment au club de la ville d’évoluer dans un stade digne de ses performances sportives. Il changera également durablement le visage de la ville.

Brefs délais, gros programme

«C’est un des projets de construction les plus importants et coûteux que le Tessin ait connu», affirme Karim Ammar, directeur des travaux chez HRS. Le Polo sportivo e degli eventi (PSE) verra le jour à l’issue de plusieurs étapes de travaux impliquant diverses entreprises de construction. La première phase est celle qui consiste à bâtir le stade, d’une capacité de 8000 à 10 000 personnes, sur une surface de 16 000 m². Juste à côté se trouvera une salle omnisports baptisée Palazzetto dello sport. Ces deux enceintes occuperont une surface de 20 000 m². La deuxième étape consistera en la construction de deux tours, d’un édifice administratif pour la ville de Lugano et la police municipale, et d’un parc. Enfin, la troisième étape sera l’occasion de construire d’autres immeubles résidentiels et de bureaux.

Compte tenu de l’ampleur du projet, le délai de réalisation de la première phase constitue un véritable défi. «Nous avons deux ans à compter de la pose de la première pierre», explique Giuseppe Di Conza, contremaître chez GTL, qui compte 20 ans d’expérience dans la construction. «L’achèvement du gros œuvre est prévu pour janvier 2025, tandis que le stade devrait être livré en novembre 2025. Ce sont là des délais serrés qui nécessitent une parfaite coordination de tous les corps de métiers», ajoute-t-il.

Numérique et durable

Son équipe progresse bien. «La tribune Nord est terminée et on attaquera mi-novembre la tribune Est», explique Karim Ammar. Dans le même temps, en sous-sol, les travaux avancent pour la ventilation, les sanitaires et autres installations techniques. Les responsables utilisent systématiquement le BIM (Building Information Modelling) ainsi que divers outils numériques permettant de rendre efficace un processus de construction complexe.

Quelque 100 personnes travaillent actuellement sur le chantier (dont des électriciens, monteurs et ferrailleurs). Le gros œuvre est finalisé à environ 80 % et les derniers travaux de maçonnerie sont prévus pour décembre ou janvier.

Une attention toute particulière est portée à la durabilité. «Nous recyclons environ 5000 m³ de matériaux provenant des vieilles tribunes et les réutilisons pour produire du nouveau béton sur place destiné aux fondations du stade et de la salle omnisports», explique Ammar. Cette stratégie nous permet de réduire les coûts et de protéger l’environnement.

Un projet historique

Pour Giuseppe Di Conza, ce projet de stade est le point culminant d’une carrière débutée comme simple ouvrier et poursuivie trois ans plus tard à l’école de maçonnerie de Gordola.

Karim Ammar sait lui aussi qu’il aura du mal à retrouver un projet de ce type au Tessin. «Un stade a une durée de vie d’environ cent ans, et pouvoir dire que j’y ai contribué entre mes 28 ans et mes 30 ans est un énorme honneur.»

Lui, comme les professionnels de la construction en général, s’accordent à dire que travailler dans cette branche offre une satisfaction unique: «Il n’y a rien de plus satisfaisant que construire quelque chose qui dure dans le temps».