Nouvelles règles dans le domaine de la sécurité au travail à partir du 1er janvier 2022

La sécurité au travail est une priorité pour les entrepreneurs. Ainsi, nombre d’entre eux appliquent déjà spontanément certaines mesures prévues par les nouvelles règles, qui entreront en vigueur au 1er janvier 2022. Pour autant, d’autres points exigent des adaptations. 

 

Pour Sandra Barbier, chargée de sécurité auprès de F. Bernasconi & Cie SA aux Geneveys-sur-Coffrane (NE) : « La sécurité a toujours été très importante dans notre entreprise, qui compte environ 200 employés et plus d’une vingtaine de chantiers actuellement ouverts dans toute la Suisse romande. Ainsi, nous mettons par exemple déjà des limiteurs sur les grues à partir de deux grues en interférence, alors que la nouvelle OTConst ne le rend obligatoire qu’à partir de trois. Nous avons aussi déjà mis en place et formalisé bon nombre de mesures de sécurité dans le cadre de notre certification ISO 45001 et de notre analyse de risques. Pour nous, le principal défi réside dans l’abaissement à 2 mètres des hauteurs de travail sans échafaudages. Cela va engendrer des changements organisationnels, surtout dans le domaine du bâtiment, puisque les deux mètres sont déjà dépassés dès lors que l’on monte un mur.

Cette nouvelle donne induit également des investissements dans du matériel supplémentaire. Il faut par exemple compter au minimum 1000 francs pour passer à des échelles à plateforme sécurisée, ce qui n’est pas anodin pour une entreprise qui travaille sur plusieurs chantiers en même temps. Le délai au 1er janvier 2022 est très court, et j’espère vraiment que nous pourrons compter sur le soutien de la direction des travaux et de la gestion de projet. Cela sera d’autant plus important sur les gros chantiers industriels où travaillent plusieurs entreprises en même temps, qu’il s’agira de coordonner afin que tous soient bien informés et tirent à la même corde, malgré les délais d’adaptation courts.

D’une manière générale, je remarque que les équipes sur le terrain savent s’adapter, mais qu’une meilleure connaissance en amont des risques de sécurité, notamment au niveau des architectes, serait souhaitable. Pour ma part, je me réjouis vraiment de la prochaine séance d’information organisée par les sections de la SSE afin de préciser certains aspects de la nouvelle OTConst. Nous informerons ensuite activement nos cadres en interne et commanderons le matériel nécessaire. Nous comptons bien sûr aussi sur le soutien de la Suva et sur son rôle de conseil pour nous accompagner, y compris lors de contrôles de chantiers, au-delà du 1er janvier 2022. »

 Achat de nouveaux outils et équipements 

Christian Frei, de l’entreprise Stutz AG Bauunternehmung, constate: « Nous sommes en train de mettre en œuvre les directives. Certains éléments, comme la protection anti-chute dans les travaux de coffrage à partir de 2 mètres de hauteur, peuvent être mis en œuvre avec les moyens techniques existants. Mais il y a d’autres dispositions dont le délai imparti pour la mise en œuvre au 1er janvier 2022 est trop serré, notamment en ce qui concerne les échelles. Nous devons acheter de nouveaux outils et équipements, dont l’acceptation au sein de l’entreprise est primordiale. C'est la raison pour laquelle nous faisons des essais avec des PIRL et d’autres solutions. Il est important pour nous que ces équipements soient acceptés et utilisés par les collaborateurs. Les essais avec les PIRL se passent plutôt bien.

À la fin de la période d’essai, nous allons acheter le matériel requis. Cela prendra un certain temps, et il est possible que tous les processus ne soient pas conformes aux nouvelles dispositions au 1er janvier. Nous comptons sur la compréhension de la Suva dans cette période de transition. »

 

A propos de l'auteur

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Corine Fiechter

Porte-parole / Spécialiste en communication

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