Taux d'intérêt à 0% – Conséquences pour le secteur de la construction

Aujourd’hui, la BNS a abaissé son taux directeur à 0%. Hier, la Confédération annonçait que la croissance économique serait plus faible que prévu. Ces déclarations inquiètent et le secteur de la construction s’interroge.

Aujourd’hui, la BNS a abaissé son taux directeur à 0%. Hier, la Confédération annonçait que la croissance économique serait plus faible que prévu. Ces déclarations inquiètent et le secteur de la construction s’interroge.

Le taux directeur en Suisse était sorti de la zone négative en septembre 2022 après une longue période, atteignant 1,75 % en juin 2023. Mais depuis, la Banque nationale suisse (BNS) l’a abaissé en six étapes. Aujourd’hui, la BNS a décidé de le ramener à 0,0%. Un retour aux taux négatifs semble donc imminent.

Une baisse des taux stimule l’activité de construction. L’effet se fait sentir avec un décalage d’environ un an, mais il peut durer plusieurs années.

300 millions de francs supplémentaires pour la construction

Les six baisses de taux réalisées jusqu’à présent augmentent les dépenses de construction réelles de 0,5% cette année et de 0,825% en 2026. Cela correspond à un chiffre d’affaires supplémentaire de 120 millions puis 190 millions de francs dans le secteur principal de la construction. La construction résidentielle (comme alternative pour les investisseurs) ainsi que le génie civil public (grâce à des coûts de financement plus bas) devraient en particulier en bénéficier.

La BNS a abaissé ses taux en raison d’un environnement conjoncturel affaibli: l’économie chinoise stagne, une récession est possible aux États-Unis, les tensions commerciales internationales s’intensifient, les fonds publics sont redirigés vers la défense, et la guerre au Moyen-Orient a fait grimper les prix du pétrole ces derniers jours – autant d’éléments qui pèsent sur l’économie suisse.

Ralentissement conjoncturel sans frein sur la construction

En conséquence, la Confédération a revu ses prévisions à la baisse: elle s’attend à une croissance du PIB de 1,3% en 2025 et de seulement 1,2% en 2026. Jusqu’ici, elle prévoyait une croissance plus forte en 2025 qu’en 2024. Les perspectives à moyen terme se sont donc assombries.

Seule la construction non-résidentielle devrait être affectée: l’emploi et donc la demande de lieux de travail croîtront plus lentement, ce qui poussera les entreprises à freiner leurs investissements dans la construction. Les autres secteurs sont toutefois moins sensibles aux fluctuations conjoncturelles.

Tout cela montre que même si d’autres secteurs connaissent une croissance plus forte lorsque l’économie se porte bien, la construction se montre plus résiliente en période de crise.

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