Entre truelle et bistouri

«Les meilleurs» sont sous pression – il y a en effet quelques grands défis sur ce chantier. Il s’agit d’une part de créer une infrastructure moderne, et d’autre part de travailler avec le plus grand soin pendant que l’hôpital continue de fonctionner. «La sécurité est primordiale, d’autant plus que nous construisons juste à côté de la salle d’opération, où les vibrations doivent être évitées», explique Dario Muralt, contremaître construction chez Frutiger. Lorsqu’un nouveau bâtiment est intégré à un bâtiment existant ou qu’une vieille cheminée en béton est démolie, cela ne se fait pas sans bruit. «Ce chantier nécessite une planification et une coordination minutieuses avec l’hôpital», ajoute Dario Muralt. Le travail sur une dalle en béton de 1,5 mètre d’épaisseur exige également de la précision et de l’expérience, d’autant que le chantier est situé dans une zone sismique.

De bonnes bases pour l’avenir

Ali Hajo fait actuellement partie de l’équipe de coffrage de dalles. Il contribuera également à relier le nouveau bâtiment au bâtiment existant. Dans la formation d’aide-maçon, la première année d’apprentissage de maçon CFC est répartie sur deux ans – idéale pour les personnes qui ont un déficit scolaire ou linguistique et profitent ainsi de ce temps pour rattraper leur retard et ensuite faire l’apprentissage écourté de maçon CFC. «Je constate régulièrement que les aides-maçons sont opérationnels dès le début de leur apprentissage ultérieur et ont de l’avance sur leurs collègues», explique Beat Eggimann, responsable de la sécurité au travail et de la protection de la santé et responsable de la formation chez Volken.

Dans quelques semaines, Ali Hajo se présentera à l’examen final. Si tout va bien, il fera ensuite l’apprentissage de maçon CFC. Objectif à plus long terme: la formation de chef d’équipe. «Je trouve ça super quand il a un objectif en tête», explique Flavio In Albon, contremaître construction chez Volken. Il souligne l’importance d’un travail minutieux et d’une bonne main-d’œuvre: «Nous avons besoin de gens qualifiés et Ali montre qu’il est motivé et a envie d’apprendre», explique Flavio In Albon. C’est crucial, car la demande en main-d’œuvre qualifiée augmente et il faut aller la chercher chez nos proches voisins.

Le chantier de l’hôpital de Brigue offre à des jeunes comme Ali Hajo la possibilité d’apprendre les métiers de la construction. Mais c’est aussi un lieu où chaque geste contribue au bien-être de la population de la région: les ouvriers du bâtiment assurent donc l’avenir des soins médicaux en Valais.