Cure de jouvence pour un discret ouvrage vaudois du XVIIIe

Restaurer comme à l’origine un pont situé au fond du ravin de la rivière qu’il surplombe constitue déjà un sacré défi. Alors quand vous arrivez sur place pour débuter le chantier et constatez qu’une partie de la construction s’est effondrée, vous en restez pantois: «Nous avons tout de suite dû procéder à des relevés pour voir si la voûte était stable. Et puis, plus question d’utiliser des engins mécaniques, l’équilibre était beaucoup trop précaire», raconte Adrien Roch, responsable des travaux. «Sans oublier qu’il était désormais aussi exclu de monter des échafaudages adossés au pont. Nous avons trouvé la solution en les remplaçant par un modèle désolidarisé de l’ouvrage.», ajoute-t-il.

Plus tard encore testé par les orages, le site de restauration a pourtant pris son essor. «Comme les constructeurs de l’époque (fin du XVIIIe siècle) n’avaient utilisé pour l’ouvrage, une fois taillées, que des pierres trouvées sur place, nous faisons de même. Mais il en manquera, qui nous seront alors héliportées (ndlr: en raison du caractère très escarpé des accès au pont). Et, concernant le mortier, nous en avons choisi un type utilisé de nos jours pour rénover des bâtiments anciens tels que des églises», continue le conducteur de travaux. Pour le reste, il peut compter sur la grande expérience de maçons ayant déjà effectué de telles prouesses, au Portugal par exemple, et d’un tailleur de pierres indépendant. «C’est d’autant plus important que puisqu’il s’agit d’une rénovation d’ouvrage historique, nous devons décider au fur et à mesure de ce que nous rencontrons, sur le moment», précise Adrien Roch. Lequel nous indique cependant ne pas encore être tombé sur une inscription ou une bouteille de l’époque. «Mais nous pensons en laisser une pour les générations à venir», dit-il en souriant. Afin d’éviter la neige, le Pont des Planches revitalisé devrait être terminé à mi-octobre.