Une plus-value pour les entrepreneurs

Les contrats d’alliance étaient au cœur du Congrès suisse de la construction de cette année, organisé par la SSE, Campus Sursee et KMU-HSG

Imaginez qu’un entrepreneur en construction et un maître d’ouvrage décident de braquer une banque ensemble. Mais ils se font arrêter par la police avant de passer à l’acte. Si les deux se font confiance et se taisent, ils ne seront condamnés qu’à deux ans de prison pour possession illégale d’armes sur la voie publique, le hold-up ne pouvant pas leur être reproché. Seulement, de nos jours, le secteur de la construction est plombé par des incitations pernicieuses et de la méfiance, de sorte qu’entrepreneur et maître d’ouvrage se dénoncent et passent quatre ans chacun derrière les barreaux. Au moyen de cette théorie, Martin Maniera, économiste à la SSE, a illustré au Congrès que la coopération dans le secteur est porteuse. Car celle-ci y apporte une grande plus-value (meilleure qualité de construction, processus accélérés, réduction des erreurs).

L’aide-mémoire élaboré par la SIA consacré à la planification et la construction dans le cadre de projets d’alliance est actuellement en phase de révision. La SSE a fortement contribué à la nouvelle rédaction de cet élément essentiel pour une construction en partenariat. Voilà comment la synthétise Thomas Stocker, directeur de la formation au Campus Sursee, dans son discours: «La construction doit redevenir moins animée.» Quant à Maximilian Richter, Head of IPD Lab, Switzerland, il a déclaré: «La génération Z est contre les disputes.»

La construction doit redevenir moins animée.

Thomas Stocker
Directeur de la formation Campus Sursee

De nombreuses présentations hautement intéressantes ont démontré les avantages d’une alliance de projet pour les entrepreneurs en construction. Ainsi, les risques sont en effet répartis équitablement et l’entrepreneur est en mesure d’améliorer ses marges. De plus, ce système permet de générer des mandats via ses relations et non par le biais de soumissions aux prix fortement baissés.C’est un modèle en collaboration qui a par exemple été choisi par Thermoplan, fabricant de distributeurs automatiques de café de Suisse centrale, dans le cadre de son projet Unique. «Je n’aurais pas confié la responsabilité de 76 millions de francs de fonds propres que nous investissons dans la nouvelle construction à une entreprise générale ou totale», a déclaré Adrian Steiner, propriétaire et PDG de l’entreprise. Avec un gros inconvénient: le grand nombre d’heures à gérer le projet.

Roman Christen, responsable gros œuvre au sein de Christen AG, en charge de la construction, a toutefois montré comment transparence et coopération avaient pu être assurées grâce à une numérisation systématique. Les deux hommes ont tiré un bilan positif de leur projet d’alliance commun.

A propos de l'auteur

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Susanna Vanek

Rédactrice / Spécialiste en communication

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