Les maîtres d’ouvrage publics assument leur responsabilité

Le plan en cinq points lancé au printemps 2020 par la Société Suisse des Entrepreneurs SSE et Infra Suisse montre ses effets. La Confédération et de nombreux cantons sont conscients qu’ils doivent maintenant investir de manière anticyclique pour atténuer la récession. Ils adressent ainsi un signal aux communes pour qu’elles fassent de même. C’est un succès pour la SSE.

Il y a quelques semaines, l’administration centrale de la Société Suisse des Entrepreneurs SSE a reçu une lettre extrêmement réjouissante. Elle émane de Kaspar Becker, conseiller d’État du canton de Glaris. Le chef du département de la construction fait référence à une lettre envoyée par la SSE et sa section de Glaris fin janvier 2021. Dans ce courrier, ils appelaient les autorités à poursuivre et à permettre sans délai la réalisation de projets de construction dans l’esprit du plan en cinq points. « J’ai le plaisir de vous informer, déclare Kaspar Becker, que nous allons engager un budget record de 17 millions de francs en 2021. » Kaspar Becker assure que son département travaille d’arrache-pied pour rendre possible cette importante activité de construction. Tout est fait également pour maintenir les chantiers partout où cela est possible.

Cet exemple montre que la campagne autour du plan en cinq points lancée au printemps 2020 par la SSE et Infra Suisse a été efficace.

À tous les niveaux politiques

Il est à noter que tous les milieux politiques reconnaissent que les pouvoir publics doivent maintenant investir de manière anticyclique. Des questions de Daniela Schneeberger (BL/PLR) et Fabio Regazzi (TI/ Le Centre) au Conseil national l’ont bien montré. Elles portaient sur la suspension des projets de construction de l’EPFZ et des CFF, ces derniers étant revenus par la suite sur leur position initiale sous la pression de l’opinion publique. Dans une lettre adressée à trois conseillers fédéraux, la SSE était également intervenue contre la suspension des projets de construction des CFF. Au Conseil des États, Eva Herzog (BS/PS) a déclaré à ce propos : « De plus, nous nous comportons actuellement de manière quasi-procyclique en reportant des projets d’infrastructure ; c’est surtout cela qui nous a dérangés au sein de la Commission des transports et des télécommunications CTT et de la Commission des finances. Jusqu’à maintenant, nous n’avons engagé aucun programme conjoncturel dans ce pays. Nous avons pris certes un grand nombre de mesures, on peut le constater, mais il ne faut pas avoir d’emblée un comportement procyclique. »

Simonetta Sommaruga, conseillère fédérale et cheffe du DETEC, a expliqué : « La décision des CFF de suspendre ces différents projets immobiliers a suscité de vives réactions. Les CFF sont alors revenus sur leur décision. Ils sont parvenus à étendre leur marge de manœuvre financière. Les CFF peuvent ainsi poursuivre les projets prêts à être construits malgré une situation financière tendue. La planification se poursuit également pour une trentaine d’autres projets. La question de savoir s’ils pourront être réalisés dans le respect du calendrier initial sera éclaircie dès que nous pourrons également évaluer l’impact à moyen terme de la pandémie de Covid-19 sur la situation financière des CFF. »

Un signal fort du Conseil des États

Le Conseil des États a montré qu’il souhaitait exclure de telles éventualités. Il a adopté une motion de sa commission des finances. Celle-ci prévoit que les CFF mènent leur programme de construction à bien malgré leur endettement. Le Conseil fédéral a fait valoir que la motion était déjà remplie du fait de la décision des CFF de reprendre les projets de construction. Le Conseil des États souhaite néanmoins que l’affaire soit définitivement réglée. Le Conseil national ne traitera probablement pas la question avant la prochaine session.

Un effet d’une grande portée

Quoi qu’il en soit, le signal fort envoyé par le Conseil des États est également important en termes d’impact. En promouvant le principe selon lequel les maîtres d’ouvrage publics doivent désormais avoir un comportement anticyclique pour atténuer la récession, la Confédération et les cantons adressent aussi un signal aux communes pour qu’elles accélèrent la planification, l’approbation et la réalisation des projets de construction, même en période de pandémie.

Pétition de Fribourg

D’autres acteurs reconnaissent également que la construction doit actuellement être mise en œuvre rapidement et approuvée facilement. Dans le canton de Fribourg, l’association «We law Fribourg» a lancé une pétition demandant au Conseil d’État du canton de Fribourg et au Conseil communal de la ville de Fribourg de tout mettre en œuvre pour que le projet de nouveau bâtiment de la faculté de droit avance rapidement.

Les prix sont également essentiels

La volonté est donc là - mais les paroles doivent maintenant être suivies d’actes. Et il ne faut pas que les chantiers aient lieu à des prix trop bas qui mettent en péril l’existence des entreprises de construction. Bernhard Salzmann, vice-directeur de la Société Suisse des Entrepreneurs et responsable Politique et Communication, promet : «Nous resterons impliqués.»

 

A propos de l'auteur

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Susanna Vanek

Rédactrice / Spécialiste en communication

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